Villers sous Chalamont (Texte de 1939)
En l'année de l'Incarnation du Seigneur 1158, Gaucher III, sire de Salins, donna au monastère d'Abondance, en Savoie, la terre de Saint-Sauveur ou caverne de la Roche, qui s'étendait d'une part, de la route pavée et publique jusqu'au plateau qui est une terre cultivée de Montorge, d'autre part, des confins du territoire appelé Arx, Arc sous Montenot, jusqu'aux limites du territoire appelé Bugally, Boujailles.
D'après les limites données par le document qui vient d'être cité, la terre cédée par le sire de Salins était assez étendue. La route pavée et publique était la voie romaine, qui de Salins montait àJougne et gagnait l'Italie par Saint-Maurice-d'Agaune, Valais Suisse. Elle traversait Villers sous Chalamont. On remarque encore actuellement des vestiges de cette route depuis les dernières maisons de Villers jusqu'aux ruines du chateau de Chalamont. Il faut voir dans le plateau dépendant du domaine de Montorge celui qui se trouve en face de la Mère Eglise et qui est appelé Beauregard. Les limites des territoires d'Arc sous Montenot et de Boujailles étaient à peu près celles d'aujourd'hui : le milieu de la forêt du coté d'Arc et le sommet de la montagne du coté de Boujailles. Ce vaste domaine, dont l'étendue était d'environ 400 hectares, comprenait des forêts qui occupaient la moitié de la superficie, des terres de culture et des pâturages. En 1303,Jean de Chalons, sire d'Arley, deviendra copropriétaire des forêts avec l'abbé de Goailles. Par la suite, elles passeront en partie à la commune de Villers et en partie à l'Etat. L'abbé de Goailles ne conservera que quelques hectares appelés le bois l'Abbé et qui actuellement portent encore ce nom et appertiennent à l'Etat.
A trois kilomètres de Villers sous
Chalamont, en bordure de la route forestière qui conduit àla
Joux, s'élève un rocher haut de trente mêtres et qui
est appelé la Roche. Des blocs se sont détachés et
se sont amoncelés à la base. Peut-être y avait-il en
cet endroit,une grotte, d'où le nom donné aussi à la
terre de Saint Sauveur: Caverne de la Roche.
Les moines d'Abondance, qui appartenaient à
l'ordre des Chanoines réguliers de Saint Augustin comme ceux se Saint-Paul
de Besançon et Montbenoit, étaient d'intrépides défricheurs
et d'habiles agriculteurs. Ils envoyèrent donc quelques religieux
dans leur nouveau domaine et c'est ainsi que fut fondé le prieuré
de Villers, qui prit le nom de Beaulieu
Cette opinion n'est pas celle de tous les
historiens qui ont parlé de la Mère Eglise. Il est à
remarquer que ceux qui ont abordé cette question avant 1850 ont toujours
situé le prieuré de Beaulieu près de Villers; après
cette date, on le situe près de Salins. D'ailleurs, un certain nombre
d'auteurs ont confondu Goailles de Salins et Goailles de Villers c'est à
dire la ferme que possédait l'abbaye non loin de la Mère Eglise
et qui était appelée Grange de Goailles. Mais il est probable
que le prieuré de Beaulieu était celui de Villers.
Il y a eu un prieuré à Villers
sous Chalamont; la tradition est unanime sur ce point. Or ce prieuré
avait cessé d'exister déjà au début du XIVe
siècle, car il n'en est fait aucune mention dans
les actes officiels depuis cette époque.
La terre de Saint Sauveur est toujours considéré comme propriété
directement dépendante de l'abbayé de Goailles.
Si le prieuré de Beaulieu était situé près de Salins, on peut se demander quels religieux y résidaient ? Pourquoi furent-ils remplacés par les moines d'Abondance? En effet, sous l'impulsion de Gaucher la nouvelle abbaye pouvait aussi bien proserer avec les religieux qui étaient déjà sur les lieux qu'avec ceux qui y vinrent.
Nous verrons plus loin que, lors de la fondation de la nouvelle abbaye, GaucherIV la dota de tous les revenus de Villers avec ses dépendances. Ce second acte de générosité en faveur des moines d'Abondance et au même lieu constituait un vaste domaine d'un seul tenant, qu'il était facile de gérer. On devine dans cette donation la pensée première du sire de Salins de convertir en abbaye le prieuré de Villers qui s'y trouvait.
L'abbaye de Goailles était située dans un site très pittoresque. Des rochers de quarante mètres de hauteur dominaient les batiments et formaient avec les collines qui les prolongeaient un vaste demi-cercle. Il n'est pas étonnant que tout de suite on ait songé à placer en cet endroit le prieuré de Beaulieu, Belli locus, d'après l'acte où est mentionné ce nom.
Mais il importe de bien comprendre le sens exact de l'expression Belli locus. Belli de Bellus, adjectif, est dérivé de bénus, ancienne forme de bonus, qui veut dire bon. Bellus ne veut pas dire nécessairement beau, mais il peut signifier bon, agréable, charmant, joli. Et il suffit d'aller à la mère Eglise, un soir d'été, pour gouter le charme reposant de celieu; ce n'est pas la beauté grandiose et sauvage de Goaîlles, mais c'est le lieu agréable, calme, et au temps des moines ce devait être le lieu propice au recueillement et à la prière, le lieu bon à l'âme.
On a voulu situer le prieuré de Beaulîeu sur le plateau de Beauregard mais on ne comprend pas pourquoi les religieux auraient construit une église, la Mère Eglise, entre leur prieuré et le village. D'ailleurs, le plateau de Beauregard dépendait alors du domaine de Montorge et, par conséquent, n'appartenait pas aux religieux d'Abondance. En outre, lorsqu'au milieu du siècle dernier, on creusa les fondations des murs de clôture du cimetière près de la Mère Eglise, on découvrit des vestiges du prieuré.
En 1199, un successeur de Gaucher III, son petit fils, Gaucher IV, avec le consentement de Maurette, sa mère, décida de convertir le prieuré de Beaulieu en abbaye et d'agrandir les bâtiments.
Pour aider les religieux dans cette oeuvre de fondation, le sire de Salins leur céda le hameau de Villers ou Villars avec toutes ses dépendances, excepté Montorge, et l'exempta de toute taille et de tout impôt. Il se réserva seulement le droit de justice sur les criminels et les homicides. L'abbé d'Abondance, de son côté, relacha au profit de la nouvelle abbaye les terres qu'il possédait dans la région de la Joux.
Les travaux de construction allaient commencer quand Gaucher changea d'avis. Comme il n'avait pas de lieu déterminé pour sa sépulture et celle de sa famille, il aurait décidé de construire, au Bout du Monde, près de Salins, l'abbaye qu'il avait projeté d'édifier près de Villers en Montagne, Ce lieu de sépulture était, en effet, tout proche de son château de Bracon.
Dans la charte de fondation de l'abbaye en 1199, le nom de Goailles ne s'y trouve pas. Mais cinq ans plus tard, à l'occasion de la consécration de la nouvelle église, Amédée de Tramelay, archevêque de Besançon, rappelle le privilège du droit d'asile accordé à (l'église de Goajiles) et à son cimetière par Gaucher IV. L'absence du mot Goailles dans le charte de 1199 et la mention qui en est faite par l'archevêqueAmédée en 1204 semblent indiquer que l'abbaye ne fut pas construite au lieu primitivement choisi.
Lorsque les religieux d'Abondance furent installés dans la nouvelle abbaye, Gaucher IV confirma, en 1219, les donations qu'il avait faites et en ajouta de nouvelles. Il mourut la même année et fut enterré dans l'église de l'abbaye qu'il avait fondée ainsi que sa soeur Ida de Salins.
Donc à partir de 1204 environ, la prieuré de Beaulieu cessa d'exister en tant que communauté puisque les chanoines réguliers qui s'y trouvaient étaient allés peupler la nouvelle abbaye. Mais les batiments du prieuré ne furent pas complètement abandonnés au moins pendant un certain temps. Les religieux avaient, en effet, leur domaine à surveiller et les revenus à percevoir sur Villers Cela n'allait pas sans quelques difficultés car les habitants de Villers, en ce temps-là, étaient, peut-être avec raison, un peu frondeurs à l'égard de l'abbé de Goailles comme à l'égard des représentants des souverains qui régnèrent succèssivement sur la Franche-Comté. Ils eurent de nombreux procès avec l'un et avec les autres. Il faut même avouer qu'ils conservèrent cet état d'esprit jusqu'à la Révolution française, et, chose surprenante, leur curé prenait leur mentalité. Témoin ce passage d'une lettre écrite le 19 mars 1790 par le fondé de pouvoir de l'abbé de Goailles, à qui incombait l'entretien des églises de Villers, au fermier Delacroix (Vous ferez bien d'acheter pour l'église de Villers les deux chasubles dont vous me parlez dans votre lettre, pour vingt livres.... Il conviendra d'en prendre un reçu du curé ou du fabricien ou du moins d'avoir une réponse par écrit qui en accuse réception parce qu'il n'y a aucune confiance à avoir dans ce pays-là)
Les moines conservèrent donc un pied-à-terre dans leur ancien prieuré ou même pendant un certain nombre d'années, ils y laissèrent quelques religieux.
L'abbé de Goailles devait assurer le service religieux à l'église de leur ancien prieuré, qui était devenue l'église paroissiale de Villers. Jusqu'en 1479, ce tut toujours un religieux de l'abbaye de Goailles qui administra la paroisse. Il y a tout lieu de croire qu'il habita l'ancien prieuré jusqu'à ce que les fidèles de Villers construisissent la première église au village
Il est probable aussi qu'une partie des bâtiments fut accupée par des métayers, et par la suite, lorsque le prieuré menaça ruine, l'abbé fit construire une ferme non loin de le Mère Eglise. Cette ferme est déjà mentionnée en 1515 à l'occasion du recensement des redevances dues par les habitants de Villers à l'abbé de Goailles. (("Les habitants aud Villers, dit le procès-verbal du recensement, de la dite condition qui peuvent faucher sont tenus faire une corvée de faul, chacun an, auxd vénérables pour faucher leurs prets de la grange étant emprès led Villers en temps de fenaisons et même quand il plaît auxd vénérables, lesquelles courvées l'on leur fait commander et scavoir par le maire dud Villers; en faisant laquelle courvée lesd vénérables sont tenus les soigner de vivres en la manière accoutumée"))
En 1703, cette ferme était encore la
propriété de l'abbaye. Jean Bacquet, conseiller du roi, fit,
le 1er février 1703, une visite à l'abbaye de Goailles et
ses dépendances et il dit notamment dans son compte rendu: Une grange
située au territoire de Villers-sous-Chalamont est laissée
en amodiation à sieur Courvoisier du dit Villers moyennant quatre
cents livres. Cette ferme vendue comme bien national à la révolution
française, fut incendiée en 1900 et n’ a pas été
reconstruite.Quant au prieuré, il n'en reste plus aucun vestige.
Seule son église a subsisté; c'est la Mère Eglise.
Après le départ des moines, l'église du prieuré, qui était le centre religieux du pays, devint l'église paroissiale. Mais elle était située à 1200 mêtres du village; cet éloignement était très incommode pour les fidèles surtout durant l'hiver. C'est pourquoi, probablement, vers le milieu du XllI~ siècle, les habitants de villers décidèrent de construire une église au centre du village. Cette église fut consacrée à St Sylvestre, pape.
Quand à l'église du prieuré, elle resta coéglise paroissiale. On l'appela d'abord l'église de Villers les Bois, pour la,:distinguer de celle du village et parce qu'elle était située à proximité de la forêt. Le nom de Mère Eglise ne lui tut donné que beaucoup plus tard. On le trouve mentionné pour la première fois, en 1780, dans un registre d'actes religieux de Villers, à l'occasion de l'achat d'un calice ((Le calice de la Mère Eglise; ou Notre Dame du Bois a couté deux cents livres.))
C'était à l'église du village que la Sainte Eucharistie était conservée, que les sacrements étaient administrés et les offices célébrés. Mais on célébrait les fêtes les plus solennelles à l'église de Villers les Bois. Les obsèques devaient également y avoir lieu puisque les inhumations étaient toujours faites au cimetière du prieure.
De plus, la tradition rapporte qu'on venait enterrer les morts à la Mère Eglise depuis une assez grande distance; c'est ce que faisaient en particulier les habitants du val de Mièges. On remarque encore aujourd'hui les traces d'un ancien chemin dans les forêts domaniales, au sud de la Granges de Goailles, se dirigeant vers les Vessoies et appelé le Voie aux Morts; c'est par ce chemin qu'étaient conduits à la Mère Eglise les morts du val de Mièges.
En 1855, en jetant les fondements des murs de clôture du cimetière actuel, on a découvert des urnes cinéraires en terre cuite d'une couleur semblable à celle de la tuile. En creusant les fondations de la croix qui est au milieu du cimetière, on a exhumé de nombreux ossements humains qui étaient enfouis à plus de dux mêtres de profondeur. De même, lorsque vers 1908, le cimetière fut agrandi, on a encore trouvé des ossements humains et en particulier ceux d'un chevalier avec ses armes.
Ainsi, malgré la construction de l'Eglise du village, le premier sanctuaire ne fut pas abandonné. Il resta un lieu de dévotion cher aux habitants et devint, par la suite, un lieu de pèlerinage.
La Mère Eglise a environ vingt mêtres de longueur et cinq de largeur et de hauteur. Elle n'a jamais été plus vaste qu'à présent. En effet, elle avait été construite pour un prieuré qui venait d'être fondé et qui de ce fait, était peu important. Dans un très vieux pouillé ou catalogue des églises, chapelles et couvent du diocèse de Besançon, la Mère Eglise est appelée la chapelle ancienne, la petite église de Villers sous Chalamont.
Elle n'a aucun intérêt architectural. On peut penser qu'elle a été construite par des artisans de la région aidés par des habitants sous la direction des moines. Les diverses restaurations et transformations qui ont été faites au cours des siècles ne sont pas toujours bien réussies. Par exemple, l'unique vitrail qui se trouve derrière l'autel n'est même pas dans l'axe de la voûte. Le clocher a été élevé en 1845, le portail et la tribune sont de la même année. La cloche a été bénite en 1876
L'église proprement dite semble être de deux époques différentes. Le choeur, dont les arcs sont légèrement de forme ogivale, est le plus ancien, du XIIe siècle ; La nef est un peu plus récente. Sur le coté est une petite porte cintrée, qui était sans doute l'entrée des religieux, car le prieuré était attenant à l'église, elle a été murée et une étroite fenêtre en forme de meurtrière a été faite à cet endroit. Il en a été de même pour une arcade très basse située du même coté et qui devait accéder àune chapelle ou à la sacristie..
En 1914 le pavé de la Mêre Eglise fut remplacé, la voûte consolidée et les murs blanchis. Des statues et un chemin de croix en plâtre ont été placés après cette restauration.
Basse, sombre, la Mêre Eglise ressemble à une Crypte. Toute son importance vient de sa très haute antiquité.
Elle est située à 1200 mêtres
du village, dans un petit vallon, à proximité de la forêt
de la Joux. Elle est entourée par le mur du cimetière. On
dit que les moines d'Abondance avaient une prédilection pour les
tilleuls et qu'ils en plantaient toujours autour de leurs demeures. Est-ce
que les trois gros tilleuls qui ombragent la Mère Eglise seraient
des rejetons de ceux que plantèrent les religieux? il y a tout lieu
de le croire.
CHAPITRE III La Statue Notre-Dame
des Bois
Les religieux d'abondance avaient une très grande dévotion envers la Très Sainte Vierge, leur patronne, et ils eurent à coeur de la répandre autour d'eux. L'abbaye de Goailles était dédiée au mystère de l'annonciation; la deuxième église de Villers, consacré le jour de la lête de saint Barnabé, eut pour titulaire Marie dans son Assomption. L'église du prieuré de Vîllers les Bois devait être aussi consacré à la mère de Dieu, car de bonne heure elle devint un centre de piété mariale.
La Mère Eglise conserve une très vieille statue en bois représentant la Sainte Vierge tenant l'Enfant Jésus et qui est dans tout le pays l'objet d'une grande vénération. Cette statue est honorée sous le vocable de Notre-Dame des Bois, nom que l'on trouve aussi mentionné pour la première fois en 1780, dans le registre d'actes religieux de Villers dont il a été parlé plus haut. Cependant, au XIXe siècle il ne fut pas en usage; on disait plus simplement la Vierge de la Mère-Eglise. Mr l'Abbé Bourgeois, qui fut curé de Villers de 1907 à 1922, remit en honneur le vocable de Notre-Dame-des-Bois, qui actuellement est employé par tout le monde.
La statue de Notre-Dame des Bois domine l'autel, qui est de XVIIIe siècle ainsi que les boiseries qui l'entourent. Depuis l'année 1938, la statue a été placée dans une niche de verre de couleur jaune, derrière la gloire de bois dorée, de la même époque que l'autel. Au-dessous de la statue il y a un bas-relief doré sur fond bleu représentant la scène de l'annonciation et dans un médaillon, on lit cette invitation au visiteur du sanctuaîre:(( Hic invoca Mariam, ici on invoque Marie)).
La statue est très ancienne, elle est de la fin du XII ou début XIIIe siècle. Elle a environ 45 cm de hauteur, le pied compris. C'est une vierge assise, tenant l'Enfant Jesus sur ses genoux. Le corps est grossièrement tailléMaîheureusement, le temps a fait son oeuvre, les vers ont preforé la statue, il manque les mains à la vierge et les bras à l'Enfant Jésus. Pour dissimuler ces dégradations du temps on a habillé les personnages de manteaux. La robe de la vierge est rouge, constellée d'étoiles d'or; celle de l'Enfant Jésus est bleue; ces peintures doivent être les peintures primitives. La vierge est chaussée de poulaines dont la forme est du XIIe siècle. Son visage est allongé; il a dû être repeint et les couleurs sont vives. Au premier coup d'oeil, il n'a rien qui retient l'attention, il parait même laid, mais en le contemplant un peu longuement, on y découvre une certaine douceur, une certaine expression de joie et de bonté et cette simplicité naïve qui fait le charme des oeuvres anciennes.
Lorsque la Révolution française éclata, la statue de Notre-Dame de Bois fut enlevée de son trône et cachée dans la cave d'une maison de Villers, proche de l'église. Mais elle n'était pas en sureté, une indiscrétion, une perquisition pouvait la faire découvrir. Elle fut alors soigneusement enveloppée dans une caisse et portée par Louis Courvoisier et son domestique Jean-François Poux dans la forêt, en lieu sûr et bien abrité.
ICI, nous entrons dans le domaine de la légende.
La révolution terminée, la statue fut oubliée ou peut-être
négligea-t-on de la remettre en place tout de suite. C'est alors
que la Saine Vierge, sous la forme de la statue de Notre-Dame des Bois,
serait apparue sur une épine, derrière le choeur de la Mère
Eglise, pour manifester son désir de reprendre au plus tôt
sa place dans son sanctuaire. Les habitants s'empressèrent de répondre
au désir de Marie. Dans certaines familles, on conservait encore
ainsi que sa soeur Ida de Salins, il y a quelques années, des fragments
de cette épine, dite miraculeuse, qui depuis longtemps s’est déssechée.
Mais il y lieu de croire que ce n’étaient que des parcelles de bois
détachées de l’autel de la Mère Eglise et emportées
comme souvenir, ou encore quelques petits morceaux de la statue tombant
de vétusté et recueillis avec respect par les fidèles.